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A la manière des cadavres-exquis, tout en usant de règles adaptées à notre convenance, nous tentons d'écrire ici une histoire à la fois anonyme et multi-voix.

Impossible de vous en faire un résumé, et pour cause...

... nous même ne savons pas tout ceci va nous mener !

mercredi 30 mai 2007

L'air frais du matin lui fit sentir combien sa tête était en ébullition depuis son réveil.

Ses pas résonnaient sur le trottoir encore désert à cette heure, surtout un dimanche : il avait l'impression de se déplacer à l'intérieur d'un nuage de coton. Tout se bousculait encore et encore, les mêmes images revenant inlassablement : la peau laiteuse de cette fille, ses yeux vides au moment de sauter, ces lettres incompréhensibles et toutes ces photos... Cette photo notamment... Il ne l'avait vue qu'après le pénible interrogatoire que la brigade des flics lui avait fait subir : il avait du reprendre tout depuis le début, quasiment minute par minute. Celui qui l'avait questionné, l'inspecteur chargé de l'enquête sans doute, avait plus le physique d'un charcutier que d'un fin limier : gros, de taille moyenne, un visage rougeaud que le propriétaire avait cru utile d'orner d'une courte moustache noire tombant sur des lèvres épaisses... Un visage qu'il avait du affronter pendant 45 minutes au cours desquelles il avait tout dit, à un détail près : pas l'ombre d'une allusion au sac et à son contenu.

Pourquoi avait-il caché cela ? il n'en savait trop rien. La crainte de nouvelles complications sans doute. Le dégoût aussi que lui inspirait ce qu'il avait découvert. Bon dieu cette photo !...

Un crissement de pneus le sortit violemment de sa rêverie et le capot luisant d'une BMW décapotable rentra dans son champ de vision : "Hey mec, tu regardes jamais quand tu traverses ?!"
"Euh... désolé", bredouilla-t-il rapidement avant de gagner le trottoir. "Putain il faut que je me calme !" Son coeur cognait comme un sourd dans sa cage thoracique.

Il avait fini par déboucher dans la rue de la Santé, et devant lui se dressait l'imposant bâtiment qu'il connaissait bien. "L'hôpital Sainte Anne, tu parles ! C'est là que je vais finir si ça continue... chez les fêlés !" Il tourna à gauche et accéda 30 secondes plus tard à un carrefour : là-bas, à une centaine de mètres, se découpait l'entrée du parc Montsouris. Il regarda sa montre : huit heures et demi passé. En cette période estivale, il savait que le parc ouvrait tôt. Il avait l'habitude. C'était son lieu préféré, son havre de paix. Et il avait vraiment besoin de paix.

Tandis que ses pas le portaient lentement vers le parc, son esprit se remit à fonctionner : ces signes, cet alphabet... Il n'y avait rien compris et pourtant... et pourtant il avait cette impression de déjà-vu, comme si cette calligraphie lui était malgré tout familière. Une nouvelle image s'imposa à lui : "Et cette saloperie de photo! Comment avaient-ils pu?..."

La grille du parc s'offrait à son regard mais il s'arrêta net.

8 commentaires:

baz a dit…

Humm... Ca sent Paris... On s'y croirait! Et ces descriptions... ça promet pour la suite...

Emeric a dit…

Hou hou hou, l'interrogatoire superbement esquivé, et hop, on replonge dans l'action. Quelle plume !

vincentbardet a dit…

c'est très bon... le truc c'est que je vais devoir me procurer un plan de Paris...

Samouraï a dit…

Je vous avoue que j'ai moi-même utilisé un plan de Paris: j'connais pas vraiment le 13e en fait...
Vivement la suite: je trouve ce projet vraiment énorme!

Ben a dit…

Vraiment superbe !
comme dit baz, on s'y croirait !
ca donne envie d'aller à Montsouris voir ce qui s'y trame :-)

vivement la suite !

Emeric a dit…

Merci Benji !

Anonyme a dit…

Pas mal du tout les gars, je suis pressée de lire la suite ! Vous avez beau avoir chacun votre style, l'ensemble se tient bien ! bon alors à qui le tour ? Parce que je ne lirai le dernier Connelly qu'une fois le votre terminé alors un peu de nerfs ! Bisous Clairette

PS : Ahh la photo de Baz... quel bogosse !

Unknown a dit…

Claire je crois que tu as raison, c'est tellement intense, que je confonds déjà l'histoire avec le Chattam que je lis actuellement. Et ça se passe au même endroit en plus, pas si loin de chez moi...

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