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A la manière des cadavres-exquis, tout en usant de règles adaptées à notre convenance, nous tentons d'écrire ici une histoire à la fois anonyme et multi-voix.

Impossible de vous en faire un résumé, et pour cause...

... nous même ne savons pas tout ceci va nous mener !

dimanche 15 juillet 2007

Sally est morte... Ces trois mots résonnaient dans sa tête et Suelen perdait pied lentement... Elle savait qu'elle ne devait pas sombrer. Dans son état, ça pouvait être fatal... Inconsciemment, elle se raccrocha donc à la seule chose qui pouvait la garder en vie. "Steve a de gros ennuis" avait dit Paul. Elle aimait profondément son fils adoptif. Et si elle n'avait rien fait pour renouer le contact avec lui depuis bientôt six ans, c'était juste parce qu'elle avait investi toute son énergie dans la recherche de Sally... "Steve a de gros ennuis". Se ressaisissant, elle attrapa son portable et composa le numéro de Steve. Les sonneries se succédaient. A l'écran, Les 4 amies commençaient leur traditionnelle partie de poker. Elle raccrocha avant d'être invitée à laisser un message. Cela ne lui semblait pas être le meilleur moyen de reprendre contact avec son fils adoptif...

Ce qu'avait dit Paul commençait tout juste à prendre corps dans son esprit. Il avait parlé d'un sac et d'un rendez vous à Alesia. Machinalement, elle tendit le bras vers la table basse et attrapa la feuille de papier photocopiée pliée en deux sous la télécommande :"SK - RDV dimanche 26 mai 21 H. N'oubliez pas le sac"... Ce message, qu'elle avait trouvé le matin même dans sa boîte aux lettres et qui l'invitait à se rendre ce soir à Alésia, était toujours aussi incompréhensible. Qui voulait la voir ? Pourquoi là-bas ? Très peu de gens savaient l'importance de cet endroit pour elle... Et de quel sac parlait-on ? A midi, elle était passée à Alesia. Malgré le beau temps, elle avait mis son imperméable sombre, pour ne pas être reconnue, au cas où. Tout lui avait paru normal, et les quelques prêtres à qui elle avait parlé lui avait semblé tout à fait catholiques... Jusqu'à il y a quelques instants, elle s'attendait à une blague, ou une surprise. Désormais, elle était plus qu'inquiète. Sally était morte, Steve menacé. Et ce sac, que contenait-il ? Paul ne lui en avait rien dit... Elle se remémorait maintenant les derniers mots de sa conversation avec Paul. Complètement bouleversée qu'elle était, elle n'avait pas songé à lui parler de sa propre invitation. Et lui, il lui avait expressément demandé de ne pas bouger de chez elle aujourd'hui. Il lui avait dit de ne rien faire pour aider Steve ; il s'occupait de tout. Tout à l'heure elle avait acquiescé, mais maintenant elle ne se sentait pas capable de rester chez elle à ne rien faire, aussi drôle que puisse être Bree Vandekamp. Elle se souvint que Paul devait aller chercher la voiture de Steve avant de revenir chercher le sac à son appart. Elle habitait porte de Clignancourt. En métro, elle pouvait donc y être elle aussi en moins d'une heure, à peu près le temps qu'il faudrait à Paul pour faire son tour... Elle éteignit la télé, laissant Bree à ses invités, et quitta précipitamment son pavillon...


Après que Paul soit sorti du bar, Steve fit ce qu'il aurait probablement dû faire depuis longtemps : il demanda à la serveuse où il pouvait trouver un téléphone, et une fois dans la cabine, il composa son propre numéro de portable. Il venait de se souvenir qu'en pressant la touche dièse pendant son annonce de répondeur, et à condition de connaître le code approprié, il était possible d'écouter les messages qui y étaient stockés. Dans son cas, le code était facile, c'était toujours sa date d'anniversaire : 2204 (la fameuse formule 2+2=4 lui permettait d'ailleurs de se souvenir de ce sésame en toutes circonstances, mêmes les plus alcoolisées...).

"Vous avez 1 nouveau message". Coup de chance : les abrutis de la camionnette n'avait pas effacé le message. Steve allait enfin savoir ce qui avait tant fait rire la femme. "Dimanche 26 mai, 4H40. Tuuuuuuut. Allo, Steve Keller, je m'appelle Sally. On ne se connait pas, mais nous somme pourtant très proches. J'ai très peu de temps. Deux choses : Un, ne faites confiance à personne. Deux, ne m'ouvrez pas si je sonne. Clic."

15 commentaires:

Anonyme a dit…

Ohohoh, "ne m'ouvrez pas si je sonne" ? le prochain va s'amuser !
Bravo pour le code du portable et la spéciale cacedédi à l'excitée de la tondeuse dès la première phrase... !!
Poor Sally

baz a dit…

Mmmm... Bien vu l'écoute du répondeur à distance, j'allais le faire ;)

A moi de jouer maintenant !

Samouraï a dit…

Excellent le coup du message!
Voilà un chapitre à l'écriture léchée: vraiment très bien!
Mon cher Baz, vivement ta suite!!

Anonyme a dit…

c'est la première fois que je viens sur ce site, c'est tout simplement génial. J'attends la suite avec impatience...
Anpanne

Emeric a dit…

Merci Anpanne... Sans doute as-tu déjà proposé à tous tes amis de découvrir notre site ! Merci donc une seconde fois !

vincentbardet a dit…

Quand j'ai lu la dernière phrase, un frisson est remonté du bas de mon dos, jusque dans ma nuque... véridique !

Emeric a dit…

J'aurais préféré l'inverse...

Pakdekro a dit…

quel talent!

vincentbardet a dit…

18 juillet 2007 17:39 Jozeph a dit...
"J'aurais préféré l'inverse..."

Quand j'ai lu cette phrase, un frisson est descendu de ma nuque jusque dans le fond de mon ****...

A demain mon coquin (tu risques de prendre cher... mon cher Paul...)

vincentbardet a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
vincentbardet a dit…

Attention nouveau message : Ecouter

Unknown a dit…

Ah bravo, Jozeph, je reconnais ta magistrale plume!
En effet cet épisode est pourléché de bonnes attentions. Vivement la suite

Samouraï a dit…

C'était quoi le commentaire supprimé? Serions-nous victimes de la censure sur notre blog?

Emeric a dit…

Le commentaire en question a été supprimé par l'auteur lui-même... Ce serait donc de l'autocensure...

vincentbardet a dit…

Le message supprimé c'est moi mais je ne sais plus pourquoi... je crois que j'avais fait une erreur de lien or something like that...

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