Le texte manuscrit était écrit dans la même langue que le tatouage de la jeune inconnue. Steve ne reconnaissait pas l'alphabet utilisé. Il avait d'abord pensé à du russe mais ses maigres connaissances du cyrillique l'en dissuadaient maintenant. Non, assurément, il devait s'agir d'un langage imaginaire ou d’un code secret inventé par l'auteur de ce texte. La centaine de feuilles qu’il avait sortie du sac en était recouverte recto verso. Les lettres resserrées à l'extrême et l'encre rouge sang utilisée conféraient à l'ensemble un caractère si malsain et si morbide que Steve ne pût s'empêcher de réprimer un renvoi de dégoût.
Une sueur froide dégoulina le long de son dos...
Steve parcourut malgré tout l’ensemble des feuillets. Il aperçut à de nombreuses reprises son nom et son prénom, mais ce fût les seuls caractères qu'il parvint à décrypter.
Il posa maladroitement les feuilles sur sa table et s’aperçut alors qu’il tremblait comme une feuille. Il se força à respirer profondément pour se calmer puis reporta son attention sur le sac.
Celui-ci contenait une épaisse liasse de photos et une clé USB. N’ayant pas d’ordinateur (Steve était loin d’être sur la vague en informatique...), il se concentra sur les photos. Il apparaissait sur chacune d’entre elles et dans des positions parfois peu avouables. Elles avaient toutes été prises « à l’insu de son plein gré » et à des périodes très différentes de sa vie : on le trouvait par exemple cravate autour de la tête au bras d’une ravissante créature lors d’une soirée visiblement très arrosée ou bien jouant au foot avec ses potes alors qu’il ne devait avoir qu’une quinzaine d’années...
Toutes ces photos le plongèrent dans un profond malaise. Il était consterné...
Il avait donc été suivi, espionné toutes ces années sans qu’il ne s’aperçoive de rien. Mais pourquoi lui ? Steve ne comprenait absolument rien à ce qui se passait depuis son réveil. Il s’attendait à se réveiller à tout instant, mais ce réveil tardait un peu trop à son goût...
Des coups frappés à la porte l’extirpèrent de ses pensées : « Police, ouvrez s’il vous plaît !! »
Steve remarqua alors qu’il portait toujours le peignoir de son ex et ses vieilles charentaises. Il s’en débarrassa rapidement et enfila un jeans et un de ses habituels tee-shirts publicitaires. Il fourra la clé USB dans la poche arrière de son pantalon et déposa au fond du sac textes et photos. Il le referma prestement, le jeta dans sa penderie et alla ouvrir aux flics...
4 commentaires:
Excellent ! J'adore que Steve soit sous la vague en informatique ! Et le Tee-shirt, mon dieu, quel récit !
Très bon... le suspens est-là... ce qui est drôle c'est que je n'ai pas pu m'empêcher d'imaginer la suite de ma contribution, et cela ne prend pas du tout le tour que j'avais imaginé... c'est trop fort...
A chaque fin de chapitre on s'imagine la suite...et à chaque fois celui qui prend le relais part sur une autre piste! Excellent!!
Vite vite vite, je veux la suite!!!
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